Anonymiser les données pour réduire les risques liés à la vie privée : un enjeu de cybersécurité
Pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle affaire liée à la sécurité informatique ne soit révélée. À notre époque où pullulent les cas de vol d’identité et de fraude, l’utilisation de données non nominatives (ou anonymisées) est cruciale pour se protéger des cyberrisques.
C’est pourquoi un grand nombre de nos clients, évoluant dans divers secteurs d’activité, ont entrepris une démarche afin de modifier l’inscription de leurs candidats sur notre plateforme de tests psychométriques de façon à rendre anonymes leurs données. Pour ce faire, c’est un dossier candidat anonymisé (dossier client) qui est créé, nommé par exemple 172334 ou DF4578. Dans certains cas s’ajoutent une adresse courriel générique et la transmission des codes de tests séparément.
Dans le nouveau contexte de la loi modernisant certaines dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels (LQ 2021, c 25), nous vous invitons à adopter cette bonne pratique afin de réduire les risques liés à la confidentialité des données personnelles.
Voici une explication détaillée des avantages et des aspects de sécurité associés à cette approche :
Réduction des risques d’atteinte à la vie privée
Les données nominatives, comme le nom, l’adresse, les numéros de téléphone ou toute information permettant d’identifier une personne, sont des cibles privilégiées par les cybercriminels. En les anonymisant, on réduit considérablement le risque que les individus concernés soient exposés à des violations de leur vie privée. Si des données non nominatives sont compromises lors d’une cyberattaque, les attaquants n’auront pas accès à des informations critiques sur l’identité des personnes.
Minimalisation des effets en cas de fuite
En cas de cyberattaque ou de fuite de données, les informations anonymisées sont beaucoup moins intéressantes pour les cybercriminels que les données nominatives. Même si ces données sont interceptées, leur utilité pour les pirates informatiques est limitée, car elles ne permettent pas d’identifier précisément les personnes concernées. Ainsi, lorsqu’une base de données contenant des données de comportement anonymisées est compromise, cela est beaucoup moins préjudiciable pour les individus que si elle contient leur identité complète.
Conformité avec les réglementations sur la protection des données
De nombreuses lois et régulations sur la protection des données, comme la nouvelle loi 25 et le Règlement général sur la protection des données (RGPD) en Europe, encouragent ou exigent l’anonymisation des données lorsque cela est possible. Ces lois imposent des sanctions sévères en cas de fuite de données nominatives, et l’anonymisation peut aider à se conformer à ces exigences légales, réduisant ainsi les risques juridiques et financiers.
Protection contre les attaques ciblées
Les cyberattaques ciblées, comme l’hameçonnage ou le harponnage, reposent souvent sur la connaissance d’informations personnelles précises. En anonymisant les données, on réduit la capacité des cybercriminels à personnaliser leurs attaques pour manipuler les victimes. Cela protège les individus contre les attaques qui visent à exploiter leurs informations privées pour des gains financiers ou d’autres motivations malveillantes.
Facilitation du partage sécurisé des données
Dans de nombreux secteurs, comme la recherche scientifique ou le marketing, il est souvent nécessaire de partager des données avec des tiers (entreprises, chercheurs, partenaires commerciaux). L’utilisation de données non nominatives permet de partager ces informations tout en limitant les risques de réidentification des personnes concernées. Cela permet aux organisations de collaborer tout en maintenant un niveau de protection élevé contre les cybermenaces.
Décentralisation des risques
En utilisant des données non nominatives, il devient plus difficile pour un attaquant de croiser plusieurs sources de données pour réidentifier les individus. Lorsque les données sont partiellement anonymisées ou pseudonymisées, elles deviennent fragmentées, ce qui rend plus complexe pour les cybercriminels de reconstituer un profil complet des utilisateurs à partir de différentes bases de données.
Réduction des coûts liés à la sécurité
Protéger des données nominatives requiert des mesures de sécurité strictes et coûteuses, comme le chiffrement de bout en bout, des audits de sécurité réguliers et des systèmes de surveillance sophistiqués. L’utilisation de données non nominatives réduit ces besoins, ce qui peut représenter des économies importantes pour les entreprises tout en réduisant les risques associés aux attaques.
Protection contre les risques futurs d’évolution technologique
Avec les progrès de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique, les attaquants peuvent utiliser ces technologies pour traiter de grandes quantités de données et trouver des corrélations qui permettent de réidentifier des individus. Utiliser des données anonymisées ou pseudonymisées dès le départ permet d’avoir une longueur d’avance sur ces avancées et de réduire les risques que ces technologies soient utilisées à mauvais escient.
L’utilisation de données non nominatives joue ainsi un rôle essentiel dans la réduction des cybermenaces en limitant les informations accessibles aux cybercriminels, en assurant la conformité réglementaire et en minimisant les dommages potentiels en cas de violation de données. Cela protège non seulement les entreprises contre les pertes financières et les atteintes à leur réputation, mais aussi les individus contre des atteintes à leur vie privée et des attaques ciblées.
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Quelles sont les informations personnelles à risque?
Les informations personnelles à risque sont celles qui permettent d’identifier directement ou indirectement une personne et qui, si elles sont compromises, peuvent causer des atteintes à la vie privée, des fraudes ou d’autres formes de préjudice. Ces informations sont souvent ciblées par les cybercriminels pour diverses raisons, notamment pour le vol d’identité, les attaques de type hameçonnage ou la fraude financière.
Voici les principales catégories d’informations personnelles à risque :
Données d’identification personnelle
Ces données permettent d’identifier directement une personne :
– Nom complet (prénom et nom de famille)
– Adresse physique (domicile, lieu de travail)
– Numéro de téléphone (mobile ou fixe)
– Adresse courriel (surtout si liée à des comptes personnels ou bancaires)
– Numéro de sécurité sociale (ou tout autre identifiant national)
– Numéro de passeport
– Date et lieu de naissance
Données financières
Les informations liées aux finances sont particulièrement sensibles, car elles peuvent conduire à des vols ou à des fraudes :
– Numéro de carte de crédit ou de débit
– Numéro de compte bancaire
– Informations d’accès à des comptes bancaires (identifiants, mots de passe)
– Informations fiscales (numéro de déclaration, historique des revenus)
– Historique de crédit
– Informations sur les transactions (détails des achats, mouvements bancaires)
Données d’authentification
Ces données sont utilisées pour vérifier l’identité d’un utilisateur dans des systèmes numériques :
– Identifiants de connexion (noms d’utilisateur)
– Mots de passe
– Questions et réponses de sécurité
– Données biométriques (empreintes digitales, reconnaissance faciale, reconnaissance de l’iris)
– NIP (numéros d’identification personnels)
– Jetons d’authentification (tokens, clés d’accès)
Données de santé
Les informations médicales et de santé sont également très sensibles, car elles peuvent être exploitées pour des attaques ciblées ou des fraudes liées aux soins de santé :
– Dossiers médicaux (antécédents médicaux, diagnostics)
– Informations sur les traitements (médicaments prescrits, rapports d’analyse)
– Numéro de sécurité sociale ou numéro d’assurance maladie
– Résultats de tests médicaux (tests génétiques, imagerie)
– Historique de consultation auprès de professionnels de la santé
Données comportementales et de suivi
Les données relatives aux habitudes et aux comportements en ligne peuvent également être à risque, car elles permettent de tracer le profil d’une personne et peuvent être exploitées pour manipuler ou escroquer l’individu :
– Historique de navigation sur Internet (sites visités, recherches effectuées)
– Historique des achats en ligne
– Données de géolocalisation (coordonnées GPS, historique des déplacements)
– Données des appareils (adresse IP, identifiants de dispositifs, cookies)
Données professionnelles
Les informations professionnelles peuvent compromettre la sécurité d’une personne ou d’une entreprise si elles sont divulguées :
– Poste occupé et organisation-employeur
– Numéro d’identification de l’employé
– Salaire et informations liées au contrat de travail
– Dossiers disciplinaires ou évaluations de performance
– Données de connexion aux systèmes professionnels (identifiants d’accès aux intranets, VPN[IR1] )
Données sociales
Les informations relatives aux relations sociales ou à l’utilisation des réseaux sociaux sont aussi à risque :
– Amis et contacts sur les réseaux sociaux
– Messages privés et correspondances personnelles
– Photos et vidéos (surtout si elles révèlent des informations privées)
– Informations sur la vie familiale ou amoureuse (état civil, relations)
– Présence sur des forums ou des blogues (commentaires, publications)
Informations liées aux préférences et aux habitudes
Bien que ces informations soient souvent perçues comme moins sensibles, elles peuvent être exploitées pour du ciblage publicitaire ou des attaques de type hameçonnage sophistiquées :
– Préférences d’achat (marques, types de produits)
– Centres d’intérêt personnels (passe-temps, loisirs)
– Données de consommation (types de services ou abonnements utilisés)
Données sensibles liées à la race, à la religion, à l’orientation sexuelle, etc.
Ces informations peuvent être particulièrement vulnérables, car elles peuvent conduire à des discriminations ou à des attaques ciblées :
– Origine ethnique ou raciale
– Religion
– Orientation sexuelle
– Opinions politiques
– Appartenance syndicale
En résumé, les informations personnelles à risque englobent non seulement des données directement liées à l’identité, comme les noms ou les numéros de sécurité sociale, mais aussi des informations comportementales, professionnelles et sociales. Lorsqu’elles sont compromises, ces données peuvent être utilisées pour usurper l’identité, mener des attaques de type hameçonnage ou commettre des fraudes financières. Il est donc crucial de protéger ces informations avec des mesures de sécurité appropriées, comme l’anonymisation, le chiffrement et la gestion rigoureuse des accès.
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