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Paul Goldman, éditeur

Connaissez-vous les troubles anxieux?


En guise d’introduction à son guide d’information sur les troubles anxieux, le CAMH (Centre de toxicomanie et de santé mentale) rappelle ceci :


Nous éprouvons tous de l’anxiété de temps à autre. Rares sont les personnes qui passent une semaine sans en éprouver ou sans avoir l’impression que quelque chose va mal se passer.


On peut éprouver une certaine anxiété à l’occasion d’un examen, d’une entrevue d’embauche ou de tout autre événement important, ou encore lorsqu’on perçoit un danger (p. ex. un bruit inhabituel pendant la nuit).


Ce type courant d’anxiété se manifeste généralement de façon occasionnelle et il est de faible intensité et de courte durée, alors que l’anxiété éprouvée par une personne aux prises avec un trouble anxieux est plus fréquente et plus intense, et peut durer plusieurs heures, voire des jours entiers.


Les troubles anxieux sont très répandus. Les recherches montrent que jusqu’à un adulte sur quatre (2022) connaîtra un trouble anxieux à un moment ou à un autre de sa vie et qu’une personne sur dix a souffert d’un tel trouble au cours des douze derniers mois.


Les troubles anxieux sont les troubles mentaux les plus courants chez les femmes et ils se classent au deuxième rang chez les hommes, après les troubles liés à la consommation d’alcool et de drogues.


Les personnes atteintes d’un trouble anxieux ont de la difficulté à travailler ou à étudier et à accomplir leurs tâches quotidiennes. En outre, les troubles anxieux engendrent souvent des difficultés financières et une grande souffrance chez les personnes atteintes.


Il n’est pas rare que des années s’écoulent avant qu’un trouble anxieux soit diagnostiqué et traité. Lorsqu’on juge souffrir fréquemment ou pendant une longue période d’un niveau anormalement élevé d’anxiété, il faut consulter au plus vite un professionnel de la santé. Les troubles anxieux se soignent, et plus tôt le traitement est entrepris, plus il a de chances de réussir.



Voici, à des fins de référence, une description qui permet de se faire une meilleure idée de différents troubles de l’anxiété qui devraient amener à consulter.



Le trouble d’anxiété généralisée


A. Anxiété et inquiétude excessives, survenant plus d’une fois par jour pendant au moins six mois, à propos d’un certain nombre d’événements ou d’activités (comme le travail ou les résultats scolaires).


B. L’individu a du mal à contrôler ses inquiétudes.


C. L’anxiété et l’inquiétude sont associées à au moins trois des six symptômes suivants (certains symptômes ayant été présents plus de jours qu’à l’ordinaire au cours des six derniers mois) :


Ø Agitation ou sentiment d’être sur les nerfs ou à cran

Ø Fatigue facile

Ø Difficulté à se concentrer ou absence d’information dans l’esprit

Ø Irritabilité

Ø Tension musculaire

Ø Troubles du sommeil


Il est à noter que la présence d’un seul de ces symptômes chez l’enfant suffit à conclure qu’il est anormalement anxieux.


D. L’anxiété, l’inquiétude ou les symptômes physiques provoquent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


E. Les troubles ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale.


F. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental.


Reproduction autorisée du DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2013).



Le trouble panique


A. Attaques de panique récurrentes et inattendues. Une attaque de panique est une brusque poussée de peur ou de malaise intense qui atteint son paroxysme en quelques minutes et au cours de laquelle au moins quatre des symptômes suivants se manifestent :


Ø Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque

Ø Transpiration

Ø Tremblements ou secousses

Ø Sensation d’essoufflement

Ø Sensation d’étouffement

Ø Douleur ou gêne thoracique

Ø Nausées ou douleurs abdominales

Ø Sensation de vertige, d’instabilité, d’étourdissement ou d’évanouissement

Ø Frissons ou sensations de chaleur

Ø Paresthésies (sensations d’engourdissement ou de picotement)

Ø Déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisation (détachement de soi)

Ø Peur de perdre le contrôle ou de « devenir fou »

Ø Peur de mourir


B. Au moins une des attaques a été suivie par un mois ou plus de l’un ou des deux éléments suivants :


Ø Préoccupation ou inquiétude persistante concernant d’autres crises de panique ou leurs conséquences

Ø Changement significatif de comportement inadapté lié aux attaques (comme l’évitement)


C. La perturbation n’est pas attribuable aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale.


D. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental.


Reproduction autorisée du DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2013).



L’agoraphobie


A. Peur ou anxiété marquée dans au moins deux des cinq situations suivantes :


Ø Utiliser les transports en commun (automobiles, autobus, trains, bateaux, avions…)

Ø Se trouver dans des espaces ouverts (parkings, marchés, ponts…)

Ø Être dans des lieux fermés (magasins, théâtres, cinémas…)

Ø Faire la queue ou se trouver dans une foule

Ø Être seul à l’extérieur de la maison


B. La personne craint ou évite ces situations parce qu’elle pense qu’il pourrait être difficile de s’échapper ou que l’aide pourrait ne pas être disponible au cas où elle développerait des symptômes de panique.


C. Les situations agoraphobes provoquent presque toujours de la peur ou de l’anxiété.


D. Les situations agoraphobes sont activement évitées, nécessitent la présence d’un compagnon ou sont endurées avec une peur ou une anxiété intense.


E. La peur ou l’anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel que représentent les situations agoraphobes et au contexte socioculturel.


F. La peur, l’anxiété ou l’évitement sont persistants et durent généralement six mois ou plus.


G. La peur, l’anxiété ou l’évitement provoque une détresse ou une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


H. Si un autre trouble médical est présent, la peur, l’anxiété ou l’évitement est clairement excessif.


I. La peur, l’anxiété ou l’évitement ne sont pas mieux expliqués par les symptômes d’un autre trouble mental.


Remarque : L’agoraphobie est diagnostiquée indépendamment de la présence d’un trouble panique. Si la présentation d’une personne répond aux critères du trouble panique et de l’agoraphobie, les deux diagnostics doivent être posés.


Reproduction autorisée du DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2013).



La phobie sociale (ou le trouble d’anxiété sociale)


A. Peur ou anxiété marquée à l’égard d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles l’individu est exposé à un examen minutieux de la part des autres. Les exemples incluent les interactions sociales, le fait d’être observé, le fait de se produire devant d’autres personnes. Chez les enfants, l’anxiété doit se manifester dans un contexte de pairs et pas seulement lors d’interactions avec des adultes.


B. L’individu craint d’agir d’une certaine manière ou de présenter des symptômes d’anxiété qui seront évalués négativement.


C. Les situations sociales provoquent presque toujours de la peur ou de l’anxiété.


D. Les situations sociales sont évitées ou supportées avec une peur ou une anxiété intense.


E. La peur ou l’anxiété est disproportionnée par rapport à la menace réelle que représente la situation sociale et au contexte socioculturel.


F. La peur, l’anxiété ou l’évitement sont persistants et durent généralement six mois ou plus.


G. La peur, l’anxiété ou l’évitement provoque une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


H. La peur, l’anxiété ou l’évitement ne sont pas attribuables aux effets physiologiques d’une substance ou d’un autre état pathologique.


I. La peur, l’anxiété ou l’évitement ne sont pas mieux expliqués par les symptômes d’un autre trouble mental, tel qu’un trouble panique, une dysmorphie corporelle ou un trouble du spectre autistique.


J. Si un autre trouble médical est présent, la peur, l’anxiété ou l’évitement n’est manifestement pas lié ou est excessif.


Reproduction autorisée du DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2013).



Une phobie spécifique


A. Peur ou anxiété marquée à l’égard d’un objet ou d’une situation spécifique (p. ex. voler, les hauteurs, les animaux, recevoir une injection, voir du sang).


B. L’objet ou la situation phobique provoque presque toujours une peur ou une anxiété immédiate.


C. L’objet ou la situation phobique est activement évité(e) ou supporté(e) avec une anxiété intense.


D. La peur ou l’anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel que représente l’objet ou la situation spécifique et au contexte socioculturel.


E. La peur, l’anxiété ou l’évitement sont persistants et durent généralement six mois ou plus.


F. La peur, l’anxiété ou l’évitement provoque une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


G. La perturbation n’est pas mieux expliquée par les symptômes d’un autre trouble mental.


Reproduction autorisée du DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2013).



Le trouble anxieux induit par une substance ou un médicament


A. Les attaques de panique ou l’anxiété sont prédominantes dans le tableau clinique.


B. L’anamnèse, l’examen physique ou les résultats des analyses de laboratoire révèlent :


Ø que les symptômes du critère A sont apparus pendant ou peu après l’intoxication ou le sevrage d’une substance ou après l’exposition à un médicament;


Ø que la substance/médicament en cause est capable de produire les symptômes du critère A.


C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble anxieux qui n’est pas induit par une substance ou un médicament.


D. La perturbation ne survient pas exclusivement au cours d’un délire.


E. La perturbation provoque une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.


Note : Ce diagnostic doit être posé à la place d’un diagnostic d’intoxication par une substance ou de sevrage d’une substance uniquement lorsque les symptômes du critère A prédominent dans le tableau clinique et qu’ils sont suffisamment graves pour justifier une attention clinique.


Reproduction autorisée du DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (2013).



Bibliographie


American Psychiatric Association. (2013). DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (5e édition). Washington (DC).


Rector, N., D. Bourdeau, K. Kitchen, L. Joseph-Massiah et J. M. Laposa (2016). Les troubles anxieux : guide d’information, Centre de toxicomanie et de santé mentale.


Swinson, R. (2011). « Le patient anxieux ». Dans D. Goldbloom et J. Davine (réd.), Psychiatry in Primary Care : A Concise Canadian Pocket Guide (p. 45-60). Toronto (Ontario) : Centre de toxicomanie et de santé mentale.

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