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Paul Goldman, éditeur

Existe-t-il un lien entre la personnalité et le risque d’avoir un accident du travail ?

Dernière mise à jour : 1 sept. 2021

Beaucoup d’efforts sont déployés par les entreprises pour trouver des méthodes permettant d’identifier les individus à risque d’avoir un accident du travail.


Au cours des dernières décennies, les entreprises ont instauré des mesures de formation ou des politiques de santé et de sécurité au travail afin de réduire leur risque d’accidents du travail. Toutes ces politiques ont pour effet de minimiser l’impact négatif de tels accidents sur une entreprise. Ces impacts ont des coûts réels qui sont multiples : augmentation des coûts d’assurances, augmentation du risque perçu par les autres travailleurs et baisse du niveau de productivité, de motivation ou de confiance envers l’employeur.


Or, selon une étude récente, les caractéristiques individuelles peuvent expliquer en partie pourquoi certains travailleurs sont plus à risque que d’autres d’être impliqués dans un accident du travail.



Principales conclusions de l’étude


Le but de cette méta-analyse était de trouver des réponses aux questions concernant les associations entre la personnalité et la sécurité sur le lieu de travail. Elle a permis :


a) de clarifier la magnitude et la signification de ces associations à des traits de personnalité à la fois généraux et relatifs à certaines facettes ;


b) de définir comment la personnalité est associée à la sécurité sur le lieu de travail ;


c) de mesurer l’importance relative de la personnalité par rapport aux perceptions du contexte social de la sécurité (climat de sécurité) dans la prévision du comportement lié à la sécurité.


Les résultats ont révélé que la personnalité avait un impact direct sur le risque qu’un employé en particulier soit plus susceptible qu’un autre d’être impliqué dans un accident du travail.


L’agréabilité et la conscience étaient associées négativement à des comportements dangereux, alors que l’extraversion et le névrotisme y étaient associés positivement.


La recherche de sensations, l’altruisme, la colère et l’impulsivité étaient tous significativement associés au comportement lié à la sécurité.


Parmi ces traits, l’agréabilité représentait la plus grande proportion de la variance expliquée dans le comportement lié à la sécurité.


En ce qui concerne les facettes, la recherche de sensations, l’altruisme, la colère et l’impulsivité étaient tous significativement associés au comportement lié à la sécurité. D’autres chercheurs ont démontré que la capacité à gérer le stress par un bon contrôle de ses émotions constituait également un facteur important.


En outre, la modélisation de la trajectoire méta-analytique corroborait l’attente théorique selon laquelle les associations entre la personnalité et les accidents sont médiatisées  par un comportement lié à la sécurité. Enfin, bien que les perceptions du climat de sécurité justifient en grande partie la variance expliquée du comportement lié à la sécurité, les traits de personnalité (à savoir l’amabilité, la conscience, le névrotisme représentent toujours une proportion unique et substantielle de la variance expliquée.


Pris ensemble, ces résultats confirment l’intérêt de considérer les traits de personnalité comme des corrélats essentiels de la sécurité au travail.


Relations entre la personnalité et le comportement lié à la sécurité


Nous pouvons nous appuyer sur la théorie du comportement professionnel déterminé de Barrick, Mount et Li (2013) pour expliquer les associations entre la personnalité et le comportement lié à la sécurité. Cette théorie affirme que le comportement au travail est déterminé par la motivation à atteindre des objectifs implicites d’ordre supérieur qui diffèrent en importance en fonction des traits de personnalité individuels (Barrick et collab., 2013).


Comme Barrick et ses collaborateurs (2013), il est possible d’utiliser le modèle à cinq facteurs (FFM; McCrae et Costa, 1999), tel que dans le NEO PI 3 et l’Inventaire de personnalité Le Corff, pour conceptualiser la personnalité, car ses dimensions couvrent rigoureusement le spectre de la personnalité humaine à travers les contextes et les cultures (par exemple, McCrae et Costa, 1987; Tupes et Christal, 1992) et au fil du temps (Roberts et DelVecchio, 2000).


Les cinq grands traits de personnalité inclus dans cette taxonomie — qui englobent un certain nombre de facettes de la personnalité de niveau inférieur — sont l’extraversion, l’amabilité, la conscience, le névrotisme (ou la stabilité émotionnelle) et l’ouverture à l’expérience.


Rappelons les conclusions de l’étude présentée plus haut :


– L’extraversion est associée positivement à un comportement dangereux.

– L’agréabilité est négativement associée à un comportement dangereux.

– La conscience est associée négativement à un comportement dangereux.

– Le névrotisme est associé positivement à un comportement dangereux.

– L’ouverture à l’expérience est associée positivement à un comportement dangereux.


C’est donc dire que l’étude confirme que les traits de personnalité (à savoir l’amabilité, la conscience et le névrotisme) permettent d’expliquer en partie la variance des comportements liés à la sécurité, et ce, parallèlement à l’influence contextuelle simultanée des perceptions du climat de sécurité.


Comment le mesurer ?


Des outils tels que l’Inventaire des comportements sécuritaires au travail (ICST) permettent aux professionnels des ressources humaines de mesurer les caractéristiques de la personnalité qui sont directement liées au risque qu’un individu ait plus d’accidents qu’un autre. Ces outils peuvent être utiles dans le cadre du recrutement, de la formation ou du coaching en entreprise.


Pour plus d’information, contactez-nous.

Paul Goldman, CPA-CA MBA, éditeur

514 382-3000

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