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Paul Goldman, éditeur

Poser un diagnostic de l’autisme sans évaluation psychologique : une vraie possibilité ?


Une nouvelle technologie permet d’analyser la façon dont le regard des autistes balaie un visage.

Bien des psychologues et des professionnels de la santé sursauteront à la lecture de ce texte. Cette nouvelle avancée technologique, est-elle fiable ? Cela reste à confirmer. Mais probablement que dans 10 à 20 ans, la manière de diagnostiquer l’autisme ne sera plus la même.

Les symptômes du TSA apparaissent généralement au cours des deux premières années de la vie et affectent la capacité de l’enfant à fonctionner socialement. Bien que les traitements actuels varient, la plupart des interventions se concentrent sur la gestion du comportement et l’amélioration des compétences sociales et de communication. Étant donné que la capacité de changement est d’autant plus grande que l’enfant est jeune, on peut s’attendre aux meilleurs résultats si le diagnostic et l’intervention sont faits tôt dans la vie. À ce stade de la vie de l’enfant, les parents ou les intervenants en milieu de garde sont les premiers à noter des changements dans les interactions sociales.

Peut-on trouver un moyen de diagnostiquer l’autisme de façon précoce ?

Rappelons que Guillon et collab. (2014) ont révélé que les yeux des enfants autistes balaient les visages différemment de ceux d’un enfant neurotypique. Sur la base de ces résultats, l’équipe de recherche a proposé d’examiner la transition du regard d’une partie du visage à une autre.

Une nouvelle technologie développée en 2019 par des chercheurs de l’Université de Waterloo au Canada permet d’analyser le balayage visuel afin de diagnostiquer avec précision le trouble du spectre autistique (TSA) chez les enfants.

Bien qu’elle puisse être utilisée dans tous les diagnostics de TSA, les chercheurs pensent que cette nouvelle technologie serait particulièrement efficace avec les plus jeunes, pour qui elle serait moins stressante. Utilisée en conjonction avec des approches manuelles existantes, elle pourrait de plus aider les médecins à éviter un faux diagnostic positif.

Dans les évaluations menées à l’aide de cette technologie, chaque enfant a vu 44 images faciales sur un écran de 19 pouces doté d’un système de suivi oculaire. Pour chaque stimulation détectée de l’œil, le système a repéré et interprété la zone où le participant regardait, grâce à l’émission et à la réflexion de l’onde de l’iris.

Les images ont été classées en sept domaines d’intérêt clés (AOI), selon les zones où les enfants ont concentré leur regard. Quatre concepts d’analyse de réseau ont été utilisés dans le processus pour évaluer l’importance que les participants accordaient aux zones d’intérêt lors de l’exploration des images.

On dit que cette technique est beaucoup plus facile que la méthode actuelle de détection du TSA à l’aide de questionnaires ou d’une évaluation par un psychologue.


Anita Layton, professeure de mathématiques appliquées, de pharmacie et de biologie à l’Université de Waterloo, a déclaré : « Il est beaucoup plus facile pour les enfants de simplement regarder quelque chose, comme le visage animé d’un chien, que de remplir un questionnaire ou d’être évalué par un psychologue. Notre technique ne concerne pas seulement le comportement, ou si un enfant se concentre sur la bouche ou les yeux. Il s’agit de la façon dont un enfant regarde tout. »

Loin de la coupe aux lèvres

Les chercheurs ont évalué 17 enfants atteints de TSA et 23 enfants neurotypiques d’un âge chronologique moyen de 5,5 et de 4,8 ans respectivement.

Les données sont préliminaires et ne couvrent pas tout le spectre de l’autisme. Elles sont toutefois suffisamment intéressantes pour nous inviter à suivre, dans la prochaine décennie, l’application que pourrait trouver cette technologie dans l’évaluation diagnostique du TSA.

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