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Paul Goldman, éditeur

Utiliser des mesures adéquates dans le contexte du diagnostic du TDAH et du TSA

Dernière mise à jour : 20 sept. 2019


Dans une récente étude publiée par Grzadzinski et ses collaborateurs en 2016, les auteurs mettent en évidence les défis auxquels sont confrontés les cliniciens et les chercheurs lorsqu’ils doivent distinguer le TSA des autres troubles chez des enfants d’âge scolaire.


Grzadzinski et collab., « Parent-Reported and Clinician-Observed Autism Spectrum Disorder (ASD) Symptoms in Children with Attention Deficit/Hyperactivity Disorder (ADHD): Implications for Practice under DSM-5 (Les symptômes du trouble du spectre de l’autisme (TSA) signalés par les parents et observés chez les patients atteints d’un déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) : implications pour la pratique selon le DSM-5) », dans Molecular Autism: Brain, Cognition and Behavior, 2016.


Contexte


Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) et le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont deux des troubles neuro-développementaux de l’enfance les plus couramment diagnostiqués.


Comme décrit dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), les symptômes de base d’un diagnostic de TSA et ceux d’un diagnostic de TDAH ne se chevauchent pas, bien que la recherche suggère que 30 à 75 % des enfants ayant reçu un diagnostic de TSA ont des symptômes de TDAH et que 20 à 60 % des enfants atteints du TDAH ont des difficultés sociales similaires à ceux atteints du TSA.


Au cours des dernières années, il y a eu un intérêt croissant pour le chevauchement des symptômes du TSA et du TDAH. Une approche pour mieux comprendre la convergence de ces deux troubles est l’exploration des symptômes du TSA chez les personnes atteintes d’un diagnostic de TDAH.

La recherche à ce jour a révélé que le dysfonctionnement social se produit régulièrement chez les enfants atteints de TDAH et que ces déficits sociaux peuvent être semblables à ceux observés dans le TSA.


Cependant, une des limites de la recherche explorant les symptômes du TSA chez les personnes atteintes du TDAH est que la majorité des études se sont appuyées sur des questionnaires parentaux évaluant des symptômes du TSA et/ou sur des mesures de psychopathologie générale qui ne sont pas spécifiques au TSA. Aucune de ces études n’a utilisé de mesures directes d’observation de l’enfant, telles que le Programme d’observation diagnostique de l’autisme (ADOS), ou une entrevue parentale spécifique au TSA, telle que l’entrevue diagnostique autistique révisée (ADI-R), pour caractériser les symptômes du TSA chez les enfants atteints du TDAH. Or, l’ADOS et l’ADI-R sont deux des mesures bien validées conçues spécifiquement pour évaluer les symptômes du TSA parmi les plus largement utilisées.


Les enfants souffrant d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) présentent souvent des difficultés sociales, mais la mesure selon laquelle celles-ci chevauchent clairement les symptômes du trouble du spectre autistique (TSA) n’est pas bien comprise.


Méthodes


Les données de l’étude de 2016 ont été extraites d’une base de données existant sur des enfants dont les parents ont fourni un consentement écrit et éclairé pour que l’information clinique concernant leur enfant soit incluse dans une base de données de recherche. Cette dernière a été approuvée par les conseils d’examen institutionnel (IRB) de trois cliniques spécialisées en TSA : la Clinique des troubles du développement de l’Université de Chicago (UCDDC, 45 % de l’échantillon), le Centre des troubles de l’autisme et de la communication de l’Université du Michigan (UMACC, 47 % de l’échantillon) et le Centre pour l’autisme et le cerveau en développement (CADB) du département de psychiatrie Weill Cornell Medicine de l’Hôpital presbytérien de New York (8 % de l’échantillon).


Les enfants n’étaient éligibles pour l’étude que s’ils avaient été vus pour une évaluation diagnostique clinique du TSA (c.-à-d. s’ils n’étaient pas considérés comme faisant partie d’une étude de recherche spécifique) et s’ils avaient reçu un diagnostic clinique de meilleure estimation globale (BEC) du TSA ou un diagnostic de TDAH après une évaluation globale.


Résultats


De l’échantillon de TDAH, 21 % ont respecté les seuils du TSA sur l’ADOS et 30 % ont respecté les coupures TSA dans tous les domaines de l’ADI-R. Quatre objets ADOS de la communication sociale (Qualité des accès sociaux, Contact visuel inhabituel, Expressions faciales dirigées vers l’examinateur et Quantité de communication sociale réciproque) ont permis de différencier adéquatement les groupes, alors qu’aucun élément de l’ADI-R n’a satisfait aux critères de discrimination adéquate.


Limites de l’étude


L’échantillon relativement petit d’enfants atteints du TDAH représente un sous-ensemble particulier d’enfants atteints du TDAH : les enfants dont les parents avaient suffisamment d’inquiétudes concernant le TSA pour les amener à une clinique spécialisée en TSA afin de déterminer si un diagnostic de TSA était justifié. En tant que tels, ces enfants ne sont pas représentatifs de tous les enfants atteints du TDAH.


En outre, le groupe d’enfants atteints du TSA a été délibérément choisi dans un échantillon beaucoup plus vaste pour être équivalent au groupe de TDAH en ce qui concerne le niveau de langue, l’âge et le QI, et n’est donc pas représentatif de l’ensemble de la population souffrant du TSA. Les travaux futurs devraient étendre ces résultats à des échantillons qui incluent des personnes ayant des difficultés de langage et des capacités intellectuelles plus faibles.


D’autre part, cet échantillon comprenait relativement peu d’enfants de sexe féminin. Bien que cela soit conforme à l’écart de genre observé dans les échantillons TSA, les résultats de cette étude peuvent ne pas être caractéristiques des sujets de sexe féminin atteints du TSA et/ou du TDAH. Les études futures devraient explorer la présentation de symptômes propres aux enfants de sexe féminin atteints du TSA et/ou du TDAH.


Enfin, les auteurs n’ont pas pu exclure le TDAH dans leur échantillon d’enfants atteints du TSA, bien que les enfants ayant reçu des diagnostics de comorbidité formels de TDAH aient été exclus.


ADOS ET ADIR


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